1 janvier 2016

Café viennois






Joseph Roth, Soma Morgentern et Robet Musil à Vienne, au Café Museum, 1929-30

— Je ne suis pas un penseur. Soma m’a poussé à lire une théorie du roman de Georges Lukács. Pour lui faire plaisir, j’ai essayé. Je me suis laissé torturer deux pages durant. J’en suis quitte avec ce livre. Mais Soma tient aussi Kafka pour un grand écrivain. Kafka est un écrivain pour écrivains.
— On a déjà dit ça de Brahms : un compositeur pour compositeur, intervins-je.
— Tu me prônais Kafka quand il vivait encore et que pas un de ses grands « romans» n’était connu. Tu es incurable. Mais ses grands romans sont-ils des romans ?
— Pour être exact, peut-être non ; mais ce sont les œuvre d’un grand écrivain, d’un écrivain exceptionnel. 
— Morgenstern et moi avons eu une discussion sur Kafka il y a sept ou huit ans, dit Musil. J’avais beau ne pas partager son opinion (avant la découverte de tous les inédits laissés par Kafka), j’ai quand même accordé à notre ami Morgenstern qu’il s’agit d’un écrivain très singulier.

Soma Morgenstern, Fuite et fin de Joseph Roth 


n°489


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