5 mai 2014

Kars



1930


« Mon père s’était d’abord inquiété de ma préférence ; plus tard ma mère me fit donner par un jeune peintre des leçons particulières. Il venait tous les samedis, et je travaillais sous sa direction, d’abord quelques gravures ou reproductions, ensuite d’après les plâtres, enfin je fis des portraits de gens qui venaient poser. J’étais ravi de pouvoir dessiner d’après nature. Plus tard, ce professeur qui donnait des leçons dans les familles bourgeoises a certifié néanmoins que j’étais, de ses élèves, celui qui avait le moins de talent. »






« Vers 1904, je vis une toile de Cézanne à Prague, puis je fis un voyage à Paris et en Espagne. J’ai copié à Madrid des tableaux de Vélasquez et de Goya (…). Je suis revenu ensuite passer une année à Prague dans l’intention de faire de l’Art dans ma patrie. Mais  je sentis bientôt que les artistes demeurés à Prague ne soupçonnaient guère l’évolution puissante de la peinture et je me décidais à retourner à Paris. Je savais qu’il existait là-bas une jeune école qui se débattait pour se dégager des cadres étroits des traditions artistiques surannées et que j’y trouverais d'encourageants conseils auprès de peintres hantés par des soucis identiques aux miens. Il fallait rompre avec les anciennes conceptions de forme et de couleurs. Une révolution dans l’art s’imposait également à l'esprit de quelques jeunes artistes à Prague. Cette impression, je devais la ressentir plus profondément à Paris, où travaillaient et créaient Matisse et Picasso. »


Né en 1882 en Bohême dans une famille juive, fils de minotier, figure de l’École de Paris (même s’il est souvent relégué dans les “etc.”), Georges Kars (Karpiles) se réfugia en Suisse en 1942 et s’est suicidé à Genève en 1945, incapable de survivre après ce qu’il apprit de l’extermination des Juifs.
http://georges-kars.ecole-de-paris.fr/
http://georges-kars.ecole-de-paris.fr/catalogue-raisonne/3-oeuvres-sur-papier



n°373

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