27 septembre 2012

De Blix à Höök


Blix, 1934
Varför går det en polis här?
— Hysch, det är ju han som blivit professor efter Einstein.
— Pourquoi un policier ici ?
— Tais-toi, c'est lui qui a succédé à Einstein comme professeur.

C’est l’admiration qu’il portait à Olaf Gulbransson qui a conduit Ragnvald Blix au dessin. Norvégien lui aussi, né à Christiania (Oslo) en 1882, fils d’Elias Blix (intellectuel renommé qui fut un temps ministre), autodidacte, Blix dirige le Tyrihar en 1901, succédant à Gulbransson, puis quitte la Norvège pour Copenhague après le décès de son père qui s’opposait à son orientation, vit à Paris de 1903 à 1907, où il collabore au Journal, à L’Assiette au beurre et au Rire, avant d’obéir en 1908 à ses compatriotes qui le somment de les rejoindre à Munich, la ville du Simplicissimus où il avait publié dès 1907 un « compte rendu » de sa fréquentation assidue du Louvre. Mark Twain, voyageant en Eupope, tombant sur ses dessins, l’invite et, lui envoyant la photo de sa maison du Connecticut, lui écrit : « Ma maison est votre château ! »
Il retrouve la Norvège après l’armistice de 1918, où il fonde l’éphémère et remarqué Exlex de 1919 à 1921, et collabore ensuite à de nombreux journaux scandinaves comme le Handelsoch Sjöfarstidning ou le Svenska Dagbladet.

Accueil de la civilisation, Blix, 1919

En 1933, alors que la majorité de la rédaction du Simplicissimus met sur le dos du seul Th. Th. Heine, le patron, le Juif, la ligne antihitlérienne du journal, celui-ci doit s’exiler, d’abord à Prague, avant de gagner la Norvège en 1939 puis la Suède en 1942 avec le précieux concours de Blix qui signe alors sous le pseudonyme de Stig Höök des dessins résolument antinazis, sans pour autant faire le lit de Staline, dans la veine de ceux qu’il publia dans les années trente en tant que Blix, ce qui causa bien des troubles diplomatiques.
Cet antinazisme contraste donc avec les positions de la plupart de ses anciens collègues du Simplicissimus — bien qu’il les ait d’abord accompagnés dans leur élan patriotique pendant la Première Guerre mondiale (après que Heine eut voulu arrêter la publication en 1914) en oubliant l’esprit d’origine, antiautoritaire, antiprussien, anticlérical, anticolonialiste au profit des seuls traits pourfendant et ridiculisant les ennemis de l’Allemagne, et aussi en stigmatisant les troupes africaines françaises, dévoyant par-là l’esprit anticolonialiste d’avant guerre pour flatter la pureté de l’âme allemande et fustiger la lâcheté d’une France décadente — ce que le Simplicissimus continua d’exprimer lors de l’«occupation sénégalaise » de la Sarre.

Blix,  juin 1917 



Ragnvald Blix s’installe au Danemark en 1945 avec sa femme danoise, et meurt en 1958 à Copenhague.





Blix au Simplicissimusragnvaldblix.blogspot.fr
Ragnval & Ida Bix’ Fond : http://www.blixfond.dk/

Les dessins sont issus de http://www.satirarkivet.se/visa_hist.asp?Sid=138&e=e001&H=a&Bild=5 (avec leurs dialogues en suédois)








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