7 février 2012

L'Exposition universelle




« La personnalité de chaque peuple se révèle plus fortement par l’ordonnance intérieure des pavillons que par leur silhouette architecturale. Tout concourt à l’exprimer dans la disposition des lieux, leur décoration, la mise en valeur des objets exposés. Une atmosphère en émane qui s’impose à notre sensibilité. Et comment n’être pas frappé par ce que dégage le spectacle de l’immense vaisseau du pavillon allemand où règne l’ordre le plus méthodique aussi bien dans la distribution des éléments décoratifs : luminaires aux formes trapues, tableaux de mêmes dimensions et de même esthétique, tapisseries et mosaïques, que dans l’ordonnance de vitrines de même modèle qui, dès l’entrée, s’offrent à la curiosité du visiteur ? D’autres pavillons, tels celui de la Hollande ou de la Suède par exemple, vous accueillent avec une charmante simplicité. On les parcourt familièrement et, dans l’abondante clarté où ils baignent, on examine les objets et les documents exposés avec l’aimable et sympatique curiosité que l’on a pour la collection d’un ami. Le pavillon russe nous suggère une impression de fougue impatiente, un peu fébrile : celle d’un peuple qui fait le recensement des résultats acquis par un prodigieux effort de rénovation économique, cependant que l’Angleterre se montre toute sécurité, aise tranquille, confiance en soi, correction parfaite et que le modernisme italien est imprégné de la noble fierté et des impérieuses disciplines romaines. »

Louis Richard-Mounet, L’Illustration “Exposition 1937”, 14 août 1937



André Steiner, né en Hongrie en 1901, fuit les premières mesures antisémites promulguées par le régent Horthy (numerus clausus pour entrer à l’université) en venant  étudier à Vienne, avant de s’installer à Paris en 1928. Il est un tenant de la « Nouvelle vision ».  

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